A seize ans, le premier choc de ma vie fut de réaliser qu’il m’a fallu un an pour découvrir que j’étais désormais aveugle. Je me suis retrouvé devant deux chemins : faire ce qui m’appelait, même si ça semblait impossible, ou me résigner à une petite mort en endossant l’existence d’un aveugle standard. Peu à peu, en voyageant le monde et les êtres, j’ai découvert qu’en nous il y a une faculté précieuse, celle de se transformer. Ce fut le second choc, un choc quantique. Proposition d’un regard tout autre : « Soyons Un ». En d’autres termes, voyons en l’autre un frère et la nature comme une mère. Ouvrons les yeux de la conscience, ceux qui relient les choses entre elles au lieu de les séparer.

Jean-Pierre Brouillaud, né le 16 04 56 à Limoges, est un écrivain-voyageur aveugle, membre de la Société des Explorateurs français, conférencier, poète,

Il a coécrit et participé au film documentaire Deux hommes, un regard en 2016 et au film Zigoneshi en 2019, réalisés par Lilian Vezin.

Auteur des livres Aller voir ailleurs – Dans les pas d'un voyageur aveugle (Éditions Points Aventure), préfacé par Patrice Franceschi, voyages du coq à l’âme « éditions Aluna « , Incandescences (poésies illustrées par Evelyne Denize), recueil préfacé par Philippe Pozzo di Borgo.

Participations :
Poste Restante, de la photographe Tami Notsani.
L’avenir est en nous, de Marie Clainchard (Éditions Dangles).
Pouceux – 60 récits de bord de route, ouvrage collectif dirigé par H. Mercier et P. Marois (Éditions Cardinal).
Préfacier de Émerveillement, de Matthieu Ricard (Éditions de La Martinière, parution en octobre 2019).

Il monte le spectacle ne touchez pas à l’interrupteur avec le comédien Pierre Blumberg.

Atteint de cécité, Jean-Pierre Brouillaud part seul sur les chemins de Katmandou à 18 ans, poussé par une souffrance qui frôle la déraison. C’est le début d’un périple qui durera des années. Asie, Afrique Noire, Amazonie, îles du Pacifique… L’homme a bourlingué sur les cinq continents : « J’ai été chercheur d’or au Pérou, j’ai remonté le Nil Blanc au Soudan… », voyageant souvent à pied et en auto-stop. Des rencontres, le défi permanent, l’aventure humaine, le dépassement de soi, l’amèneront à transformer sa cécité en force.

« Il n’y a pas de handicap, il n’y a que des différences ; le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l’autre tel qu’il est. »
« Ce ne sont pas seulement les yeux qui voient. »
« Percevoir : Percer-le-voir . »
« On ne voit pas ce qui est. »

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